Ouessant Stories: Elodie Ratsimbazafy (76e) et Louise Allavoine (PHR12) exposent à la Maison Bistrot
Pour vous donner envie, voici le texte d'introduction de l'expo signé par Elodie:
Nous rêvions d’Istanbul.
Tout était prêt, calé, organisé. Les eaux du Bosphore avaient charrié jusqu’à nous leur lot de sujets photographiques. Les fixeurs nous attendaient de pied ferme, nous savions même que nous passerions notre première soirée au cosmopolite Babel Café. Nous avions hâte de sentir vibrer le pouls de la mégalopole turque au rythme de l’élection municipale de 2019. Et puis...
... Et puis nous avons accosté à Ouessant. Vierges, nus. Avec comme seule envie, celle de se confronter au vent, au large, au vide. Se laisser guider, chacun, par sa corde sensible. Ne rien préparer, juste sentir. Ne pas lire Wikipédia, mais écouter l’île nous souffler ses histoires. Céder à l’attirance de la nuit, suivre le phare comme on suit les sirènes, revenir tous les jours sur la plage de Corz, courir après les mouettes, arpenter les chemins à pied, à vélo, en suivant les nuages.
Les embruns nous ont enivrés, la bière aussi. Nous avons aimé nous abandonner à cette recherche intime, qui révèle autant de nous que de l’île. Nous avons aimé entremêler nos regards et voir apparaître un tableau pointilliste, forcément parcellaire, mais sincère. Nous avons aimé toucher la pierre, le sable, les algues, guetter pendant des heures le meilleur mouvement de cette vague, nous laisser surprendre par la rencontre avec ces ornithologues en congrès, passer cent fois devant la maison de Yann Tiersen et ne même pas chercher à savoir s’il était là. Nous avons aimé nous délester de nos oripeaux de photographes de commande. Laisser le cœur prendre le contrôle. Lâcher prise, enfin.
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